Les Landes terre d’accueil des golfs : des précisions de la Fédération SEPANSO-Landes pour éclairer le débat à partir de l’exemple du projet d’Azur.
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Communiqué de presse – lundi 13 juin 2011
Les promoteurs immobiliers ont les yeux en face des trous !
La SEPANSO a adressé le 23 mai un courrier à Monsieur le Maire d’Azur afin d’avoir copie de tous les documents de travail du projet de golf. N’ayant reçu aucun document, alors que le Conseil municipal doit se réunir mardi 14 juin 2011, et qu’on peut donc penser que les conseillers disposeront d’un dossier de séance, la SEPANSO a marqué son étonnement et fait part de ses inquiétudes en adressant un courrier aux membres du conseil. En voici le texte :
«…. nous ne pensons pas que ce projet s’inscrive dans une perspective de développement durable, c’est à dire en respectant ses trois piliers : environnemental, social et économique.
D’un point de vue environnemental, ce projet semble vraiment néfaste. Il va amputer la forêt d’Aquitaine de plusieurs centaines d’hectares, alors que chacun sait qu’à terme 1,5 millions de tonnes feront défaut pour alimenter nos industries locales et 1,5 millions de tonnes feront défaut pour alimenter la filière bois-énergie. Autrement dit on va se priver d’une production primaire et d’une production de plus en plus respectueuse de l’environnement (certification forestière….). Sans compter qu’il y a sans doute des habitats intéressants (zones humides…) avec des espèces à protéger, mais nous devons attendre les informations que Monsieur le Maire doit nous communiquer. Comme chacun sait l’entretien d’un golf nécessite beaucoup d’eau, d’engrais et de produits phyto-sanitaires. Enfin, d’un point de vue strictement golfique et sportif, on voit mal comment un (et a fortiori deux…) parcours plats dans un environnement forestier pourrait rivaliser avec les links de Moliets et Chiberta, avec les parcours vallonnés de Seignosse, La Nivelle ou Arcangues, ou encore avec les golfs « jardins » que sont Biarritz le Phare et Hossegor.
D’un point de vue social, ce projet ne s’adresse pas à tous les Landais. En 2007 le coût d’un abonnement annuel individuel moyen était de 877 euros. Il suffit d’ailleurs de visiter le site de la Fédération Française de Golf ( http://www.ffgolf.org/index.aspx?news=14759) pour mieux comprendre. Comme toujours le petit peuple aura le droit aux miettes octroyées par les nantis. Et plusieurs responsables de la SEPANSO s’étonnent que des membres du Conseil Général des Landes, très majoritairement socialiste, s’activent pour soutenir ce projet.
Enfin d’un point de vue économique, ce projet semble paradoxal. En effet l’Aquitaine est l’une des quatre régions françaises les mieux équipées en golf. Moliets, distant de 8 km est classé parmi les 10 meilleurs parcours français ; Azur serait le 10ème golf de niveau international dans un rayon de 70 km ! Il semblerait donc logique que la Fédération française imagine une nouvelle structure dans une région peu équipée. Et ce d’autant que la FF Golf a déjà implanté sur le golf de Moliets un centre d’entraînement fédéral qui n’a jamais réellement fonctionné. Dernier point enfin, l’argument qui consiste à dire que de grands évènements golfiques seront organisés sur le site est tout simplement risible et ne convaincra que ceux qui n’ont aucune connaissance de ce sport : la qualité de parcours nécessaire ne sera obtenue que dans des dizaines d’années, et sous réserve d’un entretien haut de gamme au coût pharaonique. En fait le projet semble masquer une énorme opération immobilière (« les promoteurs immobiliers ont les yeux en face des trous » sera le titre de notre communiqué de presse et nous éplucherons les comptes si le projet devait se concrétiser). L’entretien d’un golf est très onéreux, aussi si la demande est insuffisante, on peut facilement voir le futur : les contribuables paieront (les golfs sont presque tous déficitaires).
Nous espérons que vous étudierez totalement le projet avant de valider un tel projet par une délibération en conseil municipal. En ce qui concerne la SEPANSO Landes, je peux vous assurer que nous ne laisserons pas développer un projet inéquitable : artificialisation et pollution des milieux naturels, ou encore, bénéfices pour le privé et pertes pour le public … »
G. Cingal, Président